16 janvier 2010
Avatar: toujours pas convaincus par la 3D
Depuis que je suis papa, je dois avouer que je ne suis pas souvent allé au cinéma, alors que je suis un mordu de la toile ! Je me suis rabattu sur une belle petite installation home cinéma avec Blue-ray et vidéoprojecteur HD… ce qui, faut bien l’avouer est souvent de meilleure qualité qu’un bon ciné, mais là n’est pas le débat. Avatar faisait partie depuis longtemps des films incontournables qui doivent finir dans ma collection, et cette fois encore, je me suis dit que j’allais attendre la sortie du Blue-Ray. Sauf que voilà, pas mal de monde autour de moi m’a vanté le choc visuel apporté par la 3D. Je suis pas fan de 3D, sauf dans les démos de salons multimédia ou dans des salles genre Futuroscope , DisneyWorld.
Porter des lunettes 3D en plus de mes lunettes de vues, m’a toujours fortement incommodé, surtout pour le peu de bienfaits apportés jusqu’ici à la cette forme de cinéma. Mais là c’est autre chose, Monsieur Cameron y a mis les moyens, et mon dernier film 3D remonte quand même à plusieurs années (je me demande même si ce n’était pas le « monstre du lac » dans les années 80 avec les lunettes fournies dans le programme télé 😉 Bref, je me suis dit, allez cette fois j’y vais: vu le budget et les avancées technologiques, aussi bien au niveau des techniques de réalisation que des salles de cinémas, je vais surement en prendre plein les mirettes !
Je choisi une belle salle de la région, un bon pote pour m’accompagner (qui l’avait déjà vu en 2D), je m’achète ma dose de haribos et je chausse mes lunettes 3D, préalablement nettoyées pour enlever toutes les traces de doigts des précédents utilisateurs. Vous noterez que j’ai mis toutes les chance de mon côté.
Le film commence, et là, premier désagrément, le temps d’adaptation au principe même de 3D, en effet, je mais plusieurs minutes a rentrer dans le film, le temps de m’habituer à « l’effet 3D ». Une fois le temps d’adaptation passé, le film se déroule, somptueux, avec le soucis du détail de notre cher Cameron. Néanmoins, je trouve vite que les lunettes enlève vraiment de la luminosité aux paysages, ceci est confirmé par mon pote qui l’avait vu précédemment en mode « normal ». Les scènes rapides perdent beaucoup en définition et je trouve que le principe même de profondeur de champs est fortement exagéré par la 3D. Certaines scènes marchent bien, notamment en intérieur, mais les scènes de paysages grandioses ou de batailles sont franchement dénaturées.
Après 2h40 de film, les yeux fatigués, je dois avouer que je suis resté sur ma faim. La 3D, même à gros budget, n’est toujours pas au point. Je trouve même qu’elle fait perdre plus qu’elle n’ajoute au film. Je reste donc partisan de la HD, qui donne un meilleur soucis du détail et apporte de la fluidité dans les scènes pleines de mouvements. Le problème vient à mon avis, essentiellement de l’abus de profondeur de champs, seul repère actuel de la 3D (avant plan flou, netteté sur l’élément à suivre, arrière plan flou).
Mais finalement, est-ce que la 3D se prête vraiment au format cinéma ? Je n’en suis pas si sûr. En fait, je me suis imaginé ce que devrais être vraiment la 3D en vidéo. La 3D ne devrait en fait pas obliger l’oeil a croire a une pseudo profondeur de champ. En effet, c’est une aberration que d’imposer à l’oeil cette profondeur de champs, puisque logiquement c’est l’oeil qui choisi de scruter une scène et de s’attarder sur tel ou tel détail, provoquant de fait un flou sur les éléments environnants l’objet ou l’élément fixé. Ces effets prennent tout leur sens dans une salle de démo, pour donner une sensation (un chariot dans des montagnes russes, la charge d’un éléphant, etc…) mais pas pour un film. Cette prise de conscience vient corroborer mon sentiment que la 3D n’est pas adapté au cinéma, le réalisateur étant seul décideur de ce que le spectateur est sensé suivre, pour créer une ambiance et rendre compréhensible une scène. Le jour où nous serons capable d’apporter ce type de 3D (holographique ?) au cinéma, nos réalisateurs seront confrontés au problème de lecture d’un film par le spectateur, qui se focalisera peut-être sur des détails d’une scène, risquant de détourner le sens même voulu par l’auteur. Mais pourquoi pas ? On pourrait ainsi revoir un film sous différents angles, laissant libre court à notre imagination, ou permettant à nos réalisateurs des expériences cinématographiques nouvelles.
En tout état de cause, je suis maintenant vraiment impatient de découvrir Avatar en Blue-ray, tranquillement installé dans mon canapé, je suis persuadé que l’expérience en sera d’autant plus jouissive…