Cela va bientôt faire une semaine que je suis de retour en France, après une semaine intensive à San Francisco. J’ai toujours voulu voir dans la Silicon Valley ce que nous, les petits frenchies, nous avions a apporter. J’ai aussi toujours voulu savoir ce que les américains avaient de si différent dans le business high-tech. Parlez de Palo Alto, San José, Mountain View a un passionné de nouvelles technologies, et vous verrez son regard s’illuminer. Bon, il ne suffit pas d’être mordu de nouvelles technos pour aller faire un trip dans la Silicon Valley, il faut avoir un objectif, sinon, ça fait cher la balade…
Damien Valdan, Philippe Jeudy, Philippe Laval, Frank Bonnet, Michael Bechler à San José devant une litho représentant la Silicon Valley à ses débuts, dans l’immeuble de NeuroSky
Mon objectif était relativement simple, bien que très large, pas trop précis. Nous avons implanté
Webagoo au Canada, ce qui nous a obligé à l’adapter et à le traduire en anglais (et en québecois ;-). Lors du dernier salon Futurallia, j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs américains, ce qui fût l’occasion de confronter notre concept. De prime abord, la question de la petite entreprise est bel et bien au coeur des débats, et notre approche de visibilité géographique réellement novatrice. Ces événements, ajouté à la rencontre hasardeuse avec
Philippe Jeudy sur Facebook, vont me décider a aller voir de plus près de quel bois les ricains se chauffent. Phil y est d’ailleurs pour beaucoup dans cette démarche. Présenté par l’illustre
Jean-Michel Billaut, c’est bien Philippe qui a enfoncé le clou pour que je fasse le déplacement. Son discours, ses relations et sa vision France-USA de l’entrepreneur-ship sont tels que quand il m’a suggéré de participer à son «
GeekTrip« , j’ai pas hésité trop longtemps. Préparer un tel voyage m’aurait pris certainement plusieurs mois, et je ne pense pas que j’aurais eu des rendez-vous d’une telle qualité. En une semaine nous avons rencontré une vingtaine d’entreprises, parmi les plus prestigieuses, avec toujours la vision d’hommes et de femmes capables d’analyser votre business, de vous inspirer, de vous brosser leur retour d’expérience, de vous mettre en relation avec d’autres partenaires.
Les américains ne sont vraiment pas comme nous, les français. Je me suis longtemps demandé comment des boites comme Facebook, Twitter, Cooliris, StumbleUpon, etc… pouvaient exister. C’est vrai, comment une boite qui se lance et coûte de plus en plus cher peut-elle exister sans avoir la moindre idée, au départ tout du moins, de son modèle économique. C’est inconcevable pour un entrepreneur français. En Californie, la concentration d’investisseurs (des vrais, vous savez, ceux pour qui la vraie définition de l’investissement c’est de savoir prendre des risques) est telle, que c’est là que se lancent les projets les plus fous. Ces investisseurs sont prêt à donner leur chance aux idées les plus saugrenues, sans même savoir si elles vont pouvoir générer du business derrière. D’ailleurs, connaissez-vous le modèle économique de Cooliris, de PlanCast, de Truvéo, de Foursquare, de Seesmic ? Si certains l’ont maintenant trouvé, d’autres se cherchent encore, mais ont quand même réussi à perdurer jusqu’à être connu suffisamment ! C’est une toute autre façon de voir le business, on investit dans une poignée de startups innovantes, en tablant sur le fait qu’il y en aura bien une qui va sortir du lot et cracher du cash… et du cash, l’écosystème Internet en génère je peux vous l’assurer: visitez le campus Google sur plusieurs kilomètres, baladez-vous dans le parc Yahoo, grimpez dans l’immeuble Twitter, visitez Ooyala, Facebook, et vous verrez que ça n’a rien de virtuel !
Voilà pour moi la grande leçon que les américains peuvent nous donner, donner sa chance aux grandes idées, donner des moyens aux petites boites pour qu’elles puissent grandir, au risque que ça ne marche pas, mais surtout au risque que ça cartonne ! Et la notion d’échec, n’est pas du tout la même… en France on s’accroche, on persiste, au risque de s’enliser, pour ne pas avouer que nous avons échouer, parce que c’est honteux d’échouer, on n’a pas droit à une seconde chance, ou rarement. Aux USA, si un employé de Yahoo veut tenter sa chance en lançant sa startup, on l’y encourage, et si un an après il revient voir ses patrons parce que son projet est tombé à l’eau, on va le reprendre, parce qu’on connait sa valeur, parce qu’on sait qu’il aura acquis encore davantage d’expérience !
Mais pourtant, nous sommes loin d’être mauvais, nous les français, bien au contraire ! Et des français installé en Californie j’en ai rencontré un paquet… et c’est bien ça le problème, les américains ont pas trop de mal à recruter les cerveaux frenchies et leurs compétences, quand on connait la rigidité de notre système. Parlez un peu avec Luc Julia de Orb, il vous racontera sans trop se faire prier comment il a débarqué aux USA. On se vante toujours de l’origine française de certaines belles réussites comme Netvibes, Seesmic, etc… mais combien de temps restent-elles en France ? Pourquoi finissent-elles toujours par s’échapper ? Mais tout n’est pas perdu… on commence a voir quelques beaux projets d’investissement se monter en France, en général initiés par des gars qui ont réussi à l’étranger et qui veulent reproduire le modèle ici. Je pense à des
KimaVentures, et autres Business Angels, qui doivent être submergés de demandes…
Voilà mon premier retour d’expérience de ce Geektrip, qui, j’en suis persuadé, ne sera pas le dernier. J’y ai rencontré tant de personnalités de qualités, aussi bien dans le petit groupe des geektripeurs: Philippe Jeudy, Frank Bonnet de
communes.com, Philippe Laval de
Kwaga, Damien Valdan de
Rivalis (que je connaissais déjà et avec qui je partage la passion de la petite entreprise), que dans les rencontres mémorables. Je ne peux bien sûr pas me contenter d’un seul billet à ce sujet, j’ai envie de détailler certaines rencontres, de vous présenter certains produits, donc si vous avez des questions en particulier que vous souhaitez aborder, n’hésitez pas !
Source: SYSTADMIN