17 juillet 2020
Je me suis mis au vert
Je me suis mis au vert, pourtant je ne vote pas ecolo et je ne suis pas islamiste… Pour ceux qui n’ont pas suivi l’actualité française (je pense à mes amis québécois), le week-end dernier les élections municipales ont révélé une vague « verte » notamment dans une ville que j’affectionne beaucoup: Strasbourg. Dans la foulée, notre polémiste national qui n’en loupe pas une à fait le lien entre le vert des écologistes et le vert des islamistes. M’en demandez pas plus je n’ai même pas essayé de creuser pour comprendre, je devais pas avoir la pelle adéquate …
Je dois avouer que cette élection strasbourgeoise était assez plaisante à observer, n’ayant jamais réussi à vraiment choisir un camp. J’ai eu souvent l’occasion de rencontrer Alain Fontanel que j’ai toujours trouvé sur la réserve. Il n’a jamais daigné s’intéresser plus que par politesse aux différents projets que je m’échinais à présenter. Mais ça ne m’a pas choqué plus que ça, Catherine Trautmann avait cette même capacité à vous rendre transparent. Ce doit être le focus du politicien qui doit déterminer à quel moment tu entres dans leur cercle d’intérêt.
La nouvelle maire de Strasbourg par contre je n’ai jamais eu l’occasion de la croiser, c’est le célèbre Guillaume Libsig qui m’a donné envie d’en savoir plus. Je ne me sens pas très proche des discours de gauche, je suis un vilain patron qui exploite des salariés depuis plus de 20 ans. Je crois plus en l’effort que dans l’assistanat, je fais parti des besogneux plus que des diseux. Je ne pensais pas que les strasbourgeois étaient du genre téméraires, au point de tenter une expérience aussi radicale, par rapport aux figures rassurantes qui s’offraient à eux. Mais je dois dire être séduit par le sujet, en tant que fervent défenseur du lean startup, résumé en une seule phrase: il faut vérifier ses hypothèses en les testant et en les confrontant. Et bien, chers amis en sarouals (Rhôo la caricature … ils mettent aussi des pantacours !) c’est le moment de passer de la théorie à la pratique.
J’ai toujours eu du mal à concilier écologie et politique, les 2 étant trop souvent soit hypocrites soient caricaturaux … et puis écologie et grande ville, ça sonne vraiment pas juste à mes oreilles. C’est l’utopie des bobos qui veulent garder le confort de la ville et de son attractivité et une illusion d’écologie impossible à concilier réellement. Mais, comme dit, il faut tester et je suis prêt à revoir mes intuitions (puisque de certitudes je n’ai plus depuis longtemps).
Je dois vous l’avouer, je vis l’écologie de manière foncièrement égoïste, je ne crois plus en l’intelligence collective qui fait tant rêver mes amis « verts ». Il suffit de voir comment collectivement les gens se sont comportés à l’annonce du confinement et comment ils reviennent à leurs mauvaises habitudes à peine le risque de se prendre une amende est levé. Oui, je vise une écologie très limitée, très individuelle, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai choisi de m’installer au Canada. De grands espaces, des ressources naturelles en grande quantité, de la place pour s’installer avec tout ce qu’il faut à proximité pour réduire au maximum sa dépendance au système, et de manière financièrement abordable. Je philosophe depuis plusieurs années sur le déclin des villes, il n’y a qu’à voir à quel point tous les citadins se sont sentis pris au piège ces derniers mois.
Alors, pour le coup, je suis moi aussi un bel utopiste, rêvant de poser ma petite famille dans un coin de verdure, près d’un lac ou d’une rivière, avec de la forêt et de l’Internet haut débit. Les projets sur lesquels je travaille actuellement me font croire dans la convergence des deux mondes que j’affectionne : la nature et les nouvelles technologies. Serres connectées, intelligence artificielle, iot, énergies renouvelables et utilisation intelligente des ressources naturelles, les ingénieurs qui m’entourent me font croire en un nouveau champs des possibles… mais loin des villes.
Bref, je suis curieux et impatient de voir à l’œuvre les forces vives de cette nouvelle équipe strasbourgeoise, dont les défis s’avèrent colossaux et la responsabilité encore plus grande que ceux qu’ils ont battus. Il leur sera difficilement pardonné d’avoir tant promis, et d’échouer, parce que l’erreur c’est de se présenter au suffrage avec un trop plein de certitudes… alors que l’avenir semble nous rappeler que rien n’est moins sûr que l’avenir lui-même.