Convergences d’histoires pour une nouvelle aventure
Les idées, c’est comme un bon vin, un bon whisky, un bon fromage, ça demande du temps, de l’amour, de la maturation.
Et je ne parle pas ici d’une cuvée, mais du savoir-faire de l’artisan qui apprend de ses erreurs, qui adapte ce qu’on lui a enseigné, qui s’inspire de ce qu’il a gouté et qui apporte sa touche, sa patte, ses cicatrices, ses larmes, son sang et ses joies… bref, son histoire.
J’ai l’impression d’être un gamin couché dans l’herbe d’un soir d’été, en train de voir se dessiner une myriade de petits scintillements lumineux, et sur le point de se relever brusquement en criant: « j’ai une idée ! »
Comme je vous l’évoquais la semaine dernière, je ne pouvais pas me résoudre à créer une nouvelle agence de communication / marketing, d’une part parce que je trouve cette terminologie très réductrice, au même titre que l’usage du terme “design” qu’on a mis à toutes les sauces. Déni ou snobisme ? Je vous laisse seuls juges, mais c’était foncièrement contre-nature, à moins que je réussisse à trouver la bonne définition de ce que je veux raconter comme histoire.
Parce que oui, vous l’aurez compris, tout est une question d’histoire, ce processus de narration qui permet de faire passer des messages, pousser à l’action, inspirer. Je me suis alors mis en quête de trouver les bons termes : Agence ? Studio ? Bureau d’Etudes ? Cabinet ? Consultant ? Combinez ça avec des termes comme Communication, Marketing, Stratégie, Digital, Design, Narration, Story telling, etc… et vous pouvez imaginer les combinaisons de réflexion que ça peut engendrer.
Et d’un seul coup, au détour d’une recherche sur Google, je tape l’expression, marketing narratif. C’est là que je découvre une manière qui m’est très familière d’aborder la communication d’un projet, d’une entreprise, d’une idée, à travers la narration.
Voilà, c’est ça ! Bon sang, mais c’est bien sûr ! On y est, c’est du « Marketing » – pour le côté cartésien de la démarche, « Narratif », pour l’aspect émotionnel et créatif de la façon de l’aborder. A ne pas confondre avec le Story Telling, qui n’est qu’une manière de mettre en scène, sous forme d’histoire, un client, un persona. Mais j’y reviendrais prochainement.
L’agence est donc le fruit d’un long processus de maturation. C’est la convergence de plusieurs parcours, de projets, de réussites et d’échecs. C’est aussi le résultat de l’observation et de la remise en question de la manière dont parlent les agences aux marques. C’est aussi des histoires d’hommes, de rencontres, de débats et d’échanges aux quatre coins du monde.
Chaque protagoniste de cette aventure aura une version différente, sa vision propre et son expérience bien à lui. Mais c’est la combinaison des récits qui donne du sens à ce projet. Avant de se matérialiser en entité morale, l’agence est apparue sous différentes formes: essais, billets de blogs, process et méthodologies. Elle a eu plusieurs apparences, plusieurs noms, plusieurs vies, plusieurs géniteurs.
Actinium, Naopium, Atiloo, NaoDesign, The Connecting Place, Jolifish Europe, Oh Happy Brand, Belooga … elles ont toutes été à un moment donné des moyens de tester, de comprendre, de confronter la théorie à la réalité du terrain, au besoin concret des marques de s’accrocher à un livrable. Ces momentums ont permis de forger des compétences, de créer des alliances, de faire émerger des concepts très variés.
C’est également cette profusion d’histoires et de points de rencontres à un instant précis qui ont amené à ce nouveau point de départ.
L’histoire récente qui a justifié la création de l’agence, c’est celle de Jolifish Europe, l’agence de développements d’applications web et mobile que j’ai fondé avec mes partenaires québécois en 2014. Sa première grande transformation a été opérée en 2017, la faisant passer d’une « boîte de dev » qui réalise des projets numériques à partir d’un cahier des charges, à une agence conseil, qui accompagne le porteur de projet depuis son « idée » jusqu’à sa mise en marché, en étape successives. L’agence étant un des maillons stratégiques du collectif « The Connecting Place », les méthodes et concepts comme LeanStartup, « Start with Why », Océan Bleu, Business Model Canva, MVP, POC, etc… ont été de bons moyens de tester la faisabilité de ces dernières sur des cas concrets.
Comme je l’ai expliqué dans un précédent article, à force de rajouter des couches de com, marketing, stratégie au métier principal de Jolifish, il devenait évident de redéfinir la cohérence du périmètre de ses compétence. On oublie souvent de se remettre en question quand on a la tête dans le guidon. C’était le bon moment, Jolifish reprend son périmètre et offre à cette nouvelle entité un formidable terrain de jeu.
Bon, maintenant que je vous ai embarqué dans mon histoire, vous devez être impatients d’en savoir plus et surtout de connaître son nom. Mais, je serais un bien piètre narrateur si je vous dévoilas ça comme ça, de but en blanc, parce que, qui dit histoire, dit suspens.